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  • Photo du rédacteurPaula Malik

Encore et encore Saint Valantin...

Au sujet de la Saint-Valentin. Je fais partie de ces personnes qui détestent la journée internationale de ceci ou de cela. La Saint-Valentin ne fait pas exception à la règle.  Ce qui est sympa, c'est qu'elle m'a fait réfléchir à cette construction de l'amour romantique si répandue dans le monde.

Depuis quelque temps, j'ai envie d'écrire sur un phénomène fréquent dans le monde des clownes. Avez-vous remarqué que l'on trouve souvent des spectacles de clownes qui parlent d'amour ? De trouver ou non la personne dont on rêve, le prince charmant, la belle dont on rêve ?

Oui, c'est très fréquent.  Mon premier spectacle, Clementina, l'éternelle amoureuse, est d'ailleurs sur ce thème.  N'y a-t-il pas d'autres thèmes ? Bien sûr qu'il y a d'autres thèmes, mais celui-ci est si profondément ancré dans notre ADN, dans notre conscient et notre inconscient, que pour pouvoir voir un peu plus loin, il faut d'abord s'occuper de lui.

 

C'est ce que je crois. Nous, les clowns, travaillons avec la "vérité" sur scène. Nous, les clowns de théâtre, serons capables de nous connecter à notre propre vérité, si nous parlons de sujets qui nous touchent directement.

Je considère comme une grande tragédie humaine cette recherche de l'amour qui nous a été imposée, comme un amour idéalisé, aveugle, sacrifié, irréel, presque inhumain. Et il semble que nous devions passer notre vie à le chercher ou à attendre qu'il arrive, pour que nous soyons enfin des êtres complets et que notre vie soit accomplie.  Quelle illusion que cette croyance.




 

 

Une croyance de plus du putain de patriarcat. Ce besoin de tout posséder. Y compris les gens.  Quelqu'un qui m'appartient et qui prouve ainsi que j'ai un pouvoir, que je suis quelqu'un de précieux à un endroit précis.  Que ma  valeur peut être prouvée physiquement dans l’espace-temps.

Je prendrai sur moi de lui faire savoir qu'il m'appartient. Je lui demanderai de faire ce que je veux, comme je le veux. Et je ferai aussi ce qu'il me demandera de faire. Si cela génère un conflit entre nous, tant mieux, car je réaffirmerai mon pouvoir et mon abandon (mon refus de moi-même). Il ne pourra plus regarder que moi, et en tout je devrai être sa priorité.  Ce que nous pourrions ressentir n'aura plus d'importance pour moi. L'important sera ce que nous devons faire. L'important sera de maintenir ma propriété. Il peut y avoir des frustrations croissantes et des secrets gardés, mais tant qu'il y aura la certitude que nous nous possédons l'un l'autre, tout ira bien. Possesseur et possédé dans les deux sens du terme. Une équation parfaite. La définition de l'amour, ou quelque chose comme ça.

 

 

Bien sûr, il s'agit d'une analyse très personnelle.

Réfléchir à l'amour, à sa signification, à sa pratique, je pense que c'est un sujet qui nous traverse tous.

Je pense que nous avons été beaucoup blessés par la construction de l'amour romantique.  Je considère que cette construction est violente et très difficile à transformer.

 

Par conséquent, je ne suis pas du tout surprise que de nombreuses femmes dans le monde aient besoin de mettre ce sujet sur scène, sous différents angles, afin de pouvoir l'assimiler à partir de perspectives plus douces et moins violentes. 

Nous devons pouvoir parler de notre propre voix sur ce sujet qui nous a été imposé de manière si normalisée.  Ce sujet qui n'a ni plus ni moins que le slogan mensonger "et ils furent heureux jusqu'à la fin des temps".

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